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Rendez-vous pour une nouvelle saison d’activité le 6 septembre 2023 !

 

 » tout disparaît quand les choristes se mettent à chanter. Le cours de la vie se noie dans le chant, il y a tout d’un coup une impression de fraternité, de solidarité profonde, d’amour même, et ça dilue la laideur du quotidien dans une communion parfaite. Même les visages des chanteurs sont transfigurés.
A chaque fois, c’est pareil, j’ai envie de pleurer, j’ai la gorge toute serrée et je fais mon possible pour me maîtriser mais, des fois, c’est à la limite : je peux à peine me retenir de sangloter. Alors quand il y a un canon, je regarde par terre parce que c’est trop d’émotions à la fois : c’est trop beau, trop solidaire, trop merveilleusement communiant. Je ne suis plus moi-même, je suis une part d’un tout sublime auquel les autres appartiennent aussi et je me demande toujours à ce moment-là pourquoi ce n’est pas la règle du quotidien au lieu d’être un moment exceptionnel de chorale.
Lorsque la chorale s’arrête, tout le monde acclame, le visage illuminé, les choristes rayonnants. c’est tellement beau.
Finalement, je me demande si le vrai mouvement du monde ce n’est pas le chant.
« 

(Muriel Barbery, L’élégance du Hérisson)